Jean-Baptiste : libérer pour mieux éduquer

Jean-Baptiste est diplômé en droit et en management. Pourtant, il est sorti des sentiers battus, choisissant de s’engager pour la liberté scolaire.


Originaire du Lot, Jean-Baptiste décroche un master de Droit public et un autre de Sup’ de Co’ Reims. Après deux ans en apprentissage dans une multinationale, il décide en 2012 de s’installer au Caire. Il voulait alors apprendre l’Arabe, s’essayer au journalisme et, surtout, comprendre les bouleversements géopolitiques en cours dans cette région. « Je voulais également aller à la rencontre de la communauté copte persécutée. J’avais été bouleversé par le massacre de Maspero du 9 octobre 2011 ». Ce jour là, le nouveau régime égyptien réprime une manifestation copte. Près de trente chrétiens sont tués, certains écrasés par les blindés, et plus de 300 sont blessés.

De la défense du mariage à la liberté scolaire

Mais la politique nationale va rattraper Jean-Baptiste : « revenant d’Egypte en septembre 2012, je me suis investi dans la mobilisation des musulmans d’Ile-de-France pour la manif’ contre la dénaturation du mariage du 13 janvier. » Son constat est alors mitigé : « A l’époque je croyais qu’il suffirait de donner de notre mouvement une image festive et médiatiquement correcte pour l’emporter. Pourtant, le faible écho dans les couches populaires de nos préoccupations sociétales m’a fait prendre conscience de l’importance du combat métapolitique. ». Ainsi en déduit-il un enseignement : « je suis convaincu qu’il nous faut d’abord gagner la bataille culturelle : la victoire politique n’est possible que si l’on a déjà triomphé dans les médias, les arts et l’éducation ».

Fort de son expérience, et désireux d’en faire davantage, il entre en contact avec la Fondation Espérance banlieues. « Très préoccupé par le défi identitaire que l’immigration de masse pose à notre société, mon engagement dans cette structure était d’abord mû par l’ambition assimilatrice des écoles Espérance banlieues ». Mais, rapidement, il va en apprendre davantage : « je me suis familiarisé avec les enjeux éducatifs. J’ai pris conscience de l’état catastrophique du système scolaire français et de l’importance de la question éducative en vue du redressement de notre pays ».

Le refus du « nivellement par le bas »

Pour Jean-Baptiste, il y a urgence : « Nous vivons aujourd’hui une profonde crise de la transmission. A l’échelle nationale, ce sont maintenant deux générations qui ont été privées sciemment des richesses de la culture française par les idéologues du nivellement par le bas qui ont pris le pouvoir dans l’Éducation nationale. »

A ses yeux, la liberté scolaire, qui permet le développement d’écoles hors contrat, c’est-à-dire distinctes des établissements publics et privés sous contrat, est « la seule solution à même d’impulser une réelle réforme de notre institution scolaire ».

Bien sûr, Jean-Baptiste se révèle d’un grand réalisme. Refusant le politiquement correct, il poursuit son analyse : « la pression migratoire et les bouleversements identitaires qui l’accompagnent s’intensifient, le gouvernement s’acharne à porter le coup de grâce aux dernières digues civilisationnelle et culturelle, comme le mariage ou l’école, qui maintenaient l’équilibre de notre société. » D’une voix calme, il se veut cependant volontariste : « Tant qu’il demeurera en France un Français aimant son pays et sa culture, nous pourrons espérer. Mais il nous faut avoir en tête que le combat sera long et cesser de nous bercer de l’illusion que la France est éternelle. Elle ne le sera que si nous faisons le nécessaire pour que son génie perdure. »

Venir en aide aux zones rurales

Ainsi voudrait-il contribuer au développement d’un projet de la Fondation pour l’Ecole : la création d’un organisme dédié au développement d’écoles spécialisées dans les défis éducatifs des zones rurales. En effet, explique t-il : « suicide des jeunes, désertification scolaire, auto-dévalorisation vis-à-vis des habitants des métropoles, perte de repères culturels et identitaires, chômage de masse et précarité : ces territoires sont, comme le montre Christophe Guilluy dans son ouvrage La France périphérique, les grands perdants de la mondialisation ». Pourtant, « bien qu’ils représentent 60% de la population, ils ont complètement disparu des écrans radars politiques et médiatiques focalisés sur les grandes métropoles et les quartiers qui les entourent ». Jean-Baptiste perçoit cela comme une profonde injustice : « les enfants des zones périphériques sont aussi le peuple de France, à eux aussi, il nous faut transmettre la culture française ».